jeudi 14 août 2014

A l'adresse du Maire de Grigny et du Premier Ministre, entre autres responsables.



Ci-dessous, le courrier envoyé ce jour à Monsieur Philippe Rio, Maire de Grigny, en copie à : Monsieur  Stéphane Raffalli, Maire de Ris-Orangis ; Monsieur Jérôme Guedj, Président du Conseil Général de l'Essonne ; Monsieur Bernard Schmeltz, Préfet de l'Essonne ; Monsieur Jérôme Normand, Sous-Préfet de la Région Île-de-France ; Monsieur Manuel Demougeot, directeur de cabinet du Délégué Interministériel à l'Hébergement et l'Accès au Logement ; Monsieur Manuel Valls, Premier Ministre.


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A l’attention de Monsieur Philippe Rio
Maire de Grigny
Hôtel de Ville BP 13
91351 Grigny Cedex



Paris, le 12 août 2014


Monsieur le Maire,




Les mots que depuis avril 2013 nous vous avons envoyés ont démontré leur grande inefficacité. Ils vous étaient adressés afin de vous convaincre de coopérer avec les membres du PEROU que nous sommes (artistes, architectes, urbanistes, travailleurs sociaux, chercheurs) et d’épargner ainsi aux familles établies sur le bidonville de la Folie l’indigence des réponses d’urgence. Ces mots n’ont reçu en écho de votre part qu’un silence hostile, annonce du vacarme des pelleteuses constaté le 5 août dernier.

Si nous savions vous atteindre par écrit, les mots que nous vous écrivons aujourd’hui sauraient vous faire entendre combien était absurde votre décision de faire détruire le bidonville de la Folie. Cette absurdité, cause d’une violence inouïe faite aux familles réfugiées sur le territoire de la commune de Grigny, vous n’en prendrez donc pas la mesure, abrité que vous êtes derrière des discours aussi inconsistants que généralisés. Comme vous en effet, les maires de France et de Navarre aujourd’hui confrontés à l’existence d’un bidonville sur leur territoire accusent l’Etat, l’Europe, la Roumanie, le Grand Capital, et tout autre responsable majuscule. L’irresponsabilité est devenue un argument. Elle fonctionne comme une autorisation de conduire une politique irresponsable. Ainsi, à l’instar de bien d’autres élus, avez-vous engagés des fonds publics extravagants pour faire qu’un bidonville incommodant à vos yeux se déplace de quelques mètres à peine, jusque sous les yeux d’un voisin, ennemi politique de préférence. Le tout en prétendant ne pas avoir à apporter de réponse à une situation dont vous ne maîtriseriez pas la cause. Ce qui s’avère une philosophie de l’action publique délirante, bien qu’en voie de banalisation. 

Alors, puisque vous écrire ne produit aucun effet sur le devenir des familles, nous vous faisons parvenir quelques-unes des images que nous avons produites. Il s’agit d’un travail conduit par l’artiste Mickaël Phelippeau dans le bidonville de la Folie : des portraits d’une jeune fille qui vivait là avec sa famille. Le 5 août dernier, jour de leur expulsion, Violeta et sa famille ont été orientés par vos services vers un hôtel à Pontoise, à 72km de l’Hôtel de Ville de Grigny. Suffisamment éloignés pour ne plus avoir à vous en soucier. Las : scolarisée non loin de chez vous, elle et sa famille se rapprocheront fatalement de votre territoire dans les jours prochains. Vous ne connaissez pas Violeta. C’est dommage : elle est formidable. Gageons que ces images vous permettent prochainement de la reconnaître, et de considérer autrement sa présence parmi nous. 


Depuis avril 2013, nos mots ne sont jamais parvenus à vous faire entendre que la procédure d’expulsion que vous avez engagée contre ces familles était catastrophique non seulement pour elles, mais pour nous tous, vous y compris. Ces images peut-être abîmeront-elles vos certitudes ? Il est fort à parier que seule la réinstallation de Violeta et de sa famille sur votre territoire pourrait produire un quelconque effet. Vous conduisant à agir, à l’endroit des familles vivant en bidonville, de manière «responsable» ? A moins que vous redoubliez de violence ? Nous redoublerons alors d’actes, de mots et d’images pour y faire face. 


Sébastien Thiéry, coordinateur des actions du PEROU.





PS : Nous apprenons que Violeta et sa famille se sont en fait installés sur le territoire de Ris-Orangis, dans un sous-bois où les conditions de vie sont autrement plus terrifiantes que sur le terrain de la Folie. Voici une information qui risque de briser tous nos espoirs de vous faire entendre quoi que ce soit d’autre que ce qui régit vos prises de position. Voici une information qui va en effet vous convaincre que votre politique est efficace, puisque produisant chez un ennemi politique, un socialiste proche de Manuel Valls, une situation de crise dont il risque fort, de nouveau, de ne pas sortir grandi. Déjà, nous voyons jubiler d’opportunistes militants communistes qui, à Grigny, enseignaient aux familles que c’était l’Etat socialiste, non la Mairie communiste, qui leur voulait grand mal. Déjà, nous voyons s’esquisser la scène jouée mille fois : formes convenues d’indignation ; insultes proférées par les salauds du parti à l’endroit des salauds de l’autre parti ; discours pré-écrits de violence et de contre violence ; «solution» que vous imaginez fort bien pour finir, et recommencer. 

PS 2 : Nous envoyons donc copie de ce courrier à Stéphane Raffalli, Maire de Ris-Orangis, étant donné que les mots et images que nous vous adressons valent pour lui, et pour cause : avant de rejoindre le bidonville de la Folie à Grigny, Violeta et sa famille vivaient dans le bidonville de la Nationale 7 de Ris-Orangis détruit le 3 avril 2013 suite à la publication d’un arrêté municipal. Certes, un projet d’insertion a vu le jour à Ris-Orangis, accueillant 38 personnes bientôt rejointes par 6 familles issues des bidonvilles de Grigny, ce dont vous vous félicitez d’ailleurs abondamment ces jours-ci. C’est effectivement un fait extraordinaire (la toute première expérience de la sorte en Essonne) qui devrait conduire les élus que vous êtes à cesser les expulsions, et militer afin que se multiplient de nouveaux dispositifs d’accueil pour tous. C’est, au contraire, une situation dont Stéphane Raffalli comme vous-mêmes faites publicité pour vous laver les mains de l’éloignement de prétendus «non insérables», à l’instar de Violeta et de sa famille. Preuve s’il en est que la violence n’a pas de couleur, que l’indigence n’est le monopole d’aucun parti. 

PS 3 : Nous envoyons enfin copie de ce courrier aux représentants des institutions compétentes en ces affaires : Président du Conseil Général de l’Essonne, Préfet de l’Essonne, Sous-Préfet de la Région Île-de-France, Délégué Interministériel pour l’Hébergement et l’Accès au Logement, Premier Ministre. Puisque ce qui a lieu à Ris-Orangis-Grigny n’est en rien un cas isolé, mais vaut bien plutôt comme cas d’école : violence faite aux personnes déplacées d’une situation de crise à une autre ; incurie de l’action publique, alourdie d’une gabegie monumentale puisqu’à la prochaine expulsion de Ris-Orangis (qui pourrait donc de nouveau conduire les familles jusque sur le territoire de Grigny), nous aurons atteint le million d’euros dépensés pour rien (compter environ 300 000 euros par expulsion), sinon pour faire de la violence un spectacle ; lâcheté des élus trouvant refuge dans des discours dont le crédit tient au seul fait qu’ils soient rabâchés de toutes parts. 

PS 4 : Pourrions-nous enfin faire cesser cet invraisemblable désastre ?

















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Non envoyés à cette pléiade d'acteurs, mais méritant qu'on s'y attarde également, quelques éléments précis relatifs à l'expulsion du 5 août :


- Placements en hôtel.

Mairie de Grigny et services de l'Etat (115) se sont organisés pour proposer des chambres d'hôtel à chacune des familles présentes à Grigny. Ci-dessous, le détail des localisations des hôtels, le nombre de familles placées dans chacun d'entre eux, et la distance séparant ces hôtels du terrain de la Folie (et donc des écoles, des lieux de travail, etc). En soulignant que d'une part, les "prises en charges" courraient jusqu'au 11 août pour la plupart, que la grande majorité des familles est donc aujourd'hui à la rue et que, d'autre part, telle opération de placement à l'hôtel durant une semaine aura coûté au contribuable à peu près 30 000 euros. (72 ménages étaient décomptés a priori, 31 étaient absents lors de l'expulsion, un seul a refusé la proposition de chambre qui lui a été faite, la plupart nous ont appelés le soir même de leur placement pour nous témoigner de l'insalubrité des chambres, de la solitude, de l'impossibilité de faire la cuisine aux enfants, de la détresse des enfants enfermés dans la promiscuité, etc).

- Dans le 91, 16 familles dont : 3 aux Ullis (30km) ; 5 à Tigery (14km) ; 2 à Corbeil (12km) ; 3 à Athis-Mons (9km) ; 1 à Evry (7km) ; 1 à Viry-Châtillon (5km) ; 1 à Etampes (38km)
- Dans le 92, 1 famille à Asnières (41km)
- Dans le 93, 3 familles dont : 1 à Aubervilliers (37km) ; 2 à la Courneuve (44km)
- Dans le 94, 13 familles dont : 7 à Orly (29km) ; 1 au Plessis-Trévise (45km) ; 2 à Arcueil (28km) ; 3 à La Queue en Brie (43km)
- Dans le 95, 15 familles dont : 3 à Pontoise (72km) ; 11 à Saint-Ouen l'Aumône (71km) ; 1 à Cergy Saint-Christophe (71km)
- Dans le 77, 10 familles dont : 6 à Chelles (60km) ; 4 à Villeparisis (64km)

Soit une moyenne d'éloignement de 44km.


- Relais presse et ailleurs : 

Dans différents articles et reportages TV, il est fait état de l'expulsion non sans rendre compte de l'immense absurdité de celle-ci, ce qui est une nouveauté assez encourageante. Gageons que sur le terrain des médias bientôt, l'on produise enfin d'autres récits et renvoie à la figure des responsables de ce désastre une tout autre réalité. Voir notamment :

- Sur France Culture, un reportage la veille de l'expulsion (à 11'05), ici.
- Sur Rue89, un copieux et intéressant article à lire ici.
- Sur l'Insatiable, un article non moins copieux et intéressant à lire ici.
- Sur le Nouvel Observateur, toujours l'incompétence crasse des acteurs en matière de politique urbaine et sociale, à lire ici.
- En images, le reportage de Aude Tincelin ici, et le film de Clément Hanvic ici.


mardi 5 août 2014

Avec humanité


Sous le ciel de la Folie, la dernière nuit fut éblouissante. Comme une grande gorgée de vie avalée avant le saut dans le vide des politiques publiques de "résorption des bidonvilles". Un sonnant éclat de voix même, au beau milieu des rires, des danses, de l'alcool et des feux de joie :
"Nous avons compris bien des choses ces derniers mois, affirme l'assemblée des familles réunie sur le parquet de l'ancien cinéma. Compris que les leçons de vertu des autorités ne valent rien : d'innombrables enfants scolarisés cette année à Grigny seront, par cette Mairie en laquelle on nous a fait croire, jetés à la rue demain matin ; aucun adulte parmi les 17 ayant signé un contrat de travail et fait donc preuve de leur "employabilité" n'est inscrit sur la liste préfectorale des prétendus "aptes à l'insertion". Compris aussi que celles et ceux qui produisent de nous des images et des discours de misère, prétendant nous défendre parfois, agissent contre nous, contre l'humanité que nous sommes et qui est belle, et qui est riche. Compris qu'il nous faut nous saisir de notre propre parole, de notre propre destin. Compris qu'il nous faut tout reprendre, recommencer, et gagner enfin".


4 août 2014, la Folie

Puis la douceur du lever du jour, les amis qui nous rejoignent sous les bravos des oiseaux matinaux. Puis les riverains effectivement exaspérés par leurs élus. Enfin, à 7h du matin tapantes, les véhicules de la gendarmerie nationale, les défilés cadencés, les consignes graves et néanmoins burlesques du leader des troupes, talkie walkie autour du cou hurlant quelques messages gorgés de friture : "Charly, activez double colonne !" ; "Formation de ligne continue !".

Un déferlement impeccable, une démonstration d'efficacité, une furie toute contenue par la technique. A 8h, plus un chat. Une femme gradée à son collègue, cachant mal un sourire large et gras : "La pelleteuse va pouvoir réveiller les rats". Des hommes, n'en parlons pas. La Folie "libérée".










"Exemplaires". Ainsi s'auto-satisfait Claude Vazquez, élu de Grigny en charge du dossier, au micro de quelques journalistes le questionnant sur les opérations du jour. Il est autour de 10h, aux abords de la Folie, sur le terrain de sport désaffecté où sont rassemblées les familles "dans la dignité". Et pour cause : sous des barnums municipaux ici dressés, des bénévoles du Secours Catholique et du Secours Populaire ont été invités à distribuer quelques collations. Sous un soleil maintenant généreux, la situation prend des airs de partie champêtre un brin glacée, image surréaliste confectionnée avec un soin manifestement maladif, théâtre transpirant le malaise de ses auteurs.

Quelque chose comme une douce violence s'orchestre ainsi, à deux pas d'un bidonville figé dans le silence et à proximité duquel une pelleteuse demeure en veille, attendant que la foule se dissipe avant de commettre son ouvrage. C'est que dans le même temps et les mêmes lieux, quelques équipes attablées s'affairent à "orienter" chacune et chacun vers des "chambres d'hôtel". De ce spectacle désarmant, le photographe Rafaël Trapet a saisi quelques magnifiques images visibles ici.





Extraordinaire matinée. Effroyablement ordinaire d'un autre côté, frappée d'un sentiment de déjà vu, pauvre revival des péripéties rissoises (tout, il y a plus d'un an, a déjà été consigné ici, ici, et ici). C'est que pour ces familles finalement accablées, c'est un Monopoly à deux ou trois cases qui se joue : bidonville / chambre d'hôtel délabrée / bidonville / chambre d'hôtel éloignée / vous ne passerez pas par la case "nouveau départ", et ne toucherez évidemment rien.

La Mairie exemplaire de répondre à la presse prévisiblement insistante : "Nous sommes la commune la plus pauvre d'Île-de-France ! Nous - plus que tout autre ! - ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde, c'est évident". Et de prétendre d'ailleurs faire un effort remarquable en contribuant à l'insertion de 6 familles parmi la foule, celles qui effectivement rejoindront dans quelques semaines la "base de vie" à Ris-Orangis. Oubliant donc de préciser que le territoire de Grigny n'accueillera aucun projet d'insertion. Oubliant accessoirement de préciser que ce nouveau projet d'insertion sera financé par l'Etat. Feignant ainsi de croire qu'accueillir coûte davantage qu'expulser, alors que c'est ô combien l'inverse : la plus grande part des 320 000 euros du coût de l'expulsion est de sa poche ; ça n'est le cas que d'une part bigrement infime des 500 000 euros du coût d'un projet d'insertion.

A 13h, toutes les familles non sélectionnées sont effectivement placées en chambre d'hôtel - via le 115 exceptionnellement mobilisé - aux quatre coins de l'Île-de-France : Saint-Ouen l'Aumône ; Chelles ; Juvisy ; Corbeil ; Saint-Fargeau-Ponthierry. C'est loin, mais c'est court : une semaine en moyenne. Humaine, la municipalité a mobilisé des bus pour les y conduire. A 14h, la pelleteuse entre en action, à l'abris des regards, pour ne pas faire désordre non plus. Ce soir, les familles appellent : insalubrité des établissements, étroitesse des chambres, interdiction de faire la cuisine, solitude, détresse. Et de prévenir : d'ici peu, un nouveau bidonville sera édifié, non loin de la Folie, non loin de la Place de l'Ambassade. Les élus du coin tremblent que leur commune s'avère la prochaine case de ce Monopoly infernal.




Ceci n'est pas une action publique inhumaine


lundi 4 août 2014

Communiqué du 4 août 2014


COMMUNIQUÉ DU PEROU - Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines - 4 AOÛT 2014



Grigny, bidonville de la Folie, av. des Tuileries : demain mardi 5 août, au petit matin, tout sera détruit. 




Ici, avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre et du PUCA, le PEROU a oeuvré des mois durant : interventions sanitaires, réparations des baraques, mise hors boue du site, construction d’un lieu de travail, accueil en résidence de nombreux artistes et architectes, organisation de sessions de travail avec des étudiants d’écoles d’art, d’architecture et de sciences politiques, conception de CV pour plus de quarante adultes, accompagnement des familles dans leurs démarches administratives. 
Les acteurs publics n’ont cessé de mépriser ce travail, visant à se débarrasser du problème, non à y répondre. Demain mardi 5 août, au petit matin, tout sera détruit. 


Ici, en collaboration avec les riverains du Collectif des Ambassadeurs des Roms et des Colib’Ris, le PEROU a contribué à ce que la quasi totalité des enfants ait été scolarisée, à ce que les adultes aient quasiment tous été domiciliés, à ce que quinze d’entre eux aient signé un contrat de travail, à ce qu’une vingtaine ait régulièrement suivi des cours de français, à ce qu’une cinquantaine se soit inscrite à Pôle Emploi, à ce que d’innombrables liens avec le territoire aient été ainsi noués.  
Les acteurs publics n’ont cessé de défaire ce qui se construisait, visant à éloigner ces étrangers menaçant de s’installer parmi nous. Demain, les familles ici intégrées seront purement et simplement mises à la rue, ou se verront proposées pour quelques jours des chambres d’hôtels à des dizaines de kilomètres de là. 


Ici, dans la dynamique constructive engagée avec les familles, celles-ci se sont constituées en association, une première en France. Déclarés en Préfecture le 8 juillet, les statuts de «l’association de la Folie en Essonne» sont ainsi rédigés : «A titre principal, l’association poursuit une mission d’intérêt général de défense des droits des personnes vivant dans les bidonvilles de l’Essonne. Elle a pour objet de développer et promouvoir des réponses à leur situation, et peut intervenir en tant que concepteur, producteur, partenaire de projets expérimentaux favorisant leur insertion. Au niveau national comme international, elle peut intervenir auprès d’acteurs associatifs comme institutionnels en tant qu’expert pour la recherche et la promotion de projets innovants à l’adresse des personnes vivant dans des conditions particulièrement précaires.»
Les acteurs publics n’ont manifestement reconnu aucune légitimité à cette structure légale. Méprisant tout autant la procédure engagée par les membres de l’association devant la Cour d’Appel de Paris, Maire et Préfet mobilisent donc des moyens exceptionnels (pour un coût évalué à 320 000 euros) afin de casser non seulement le bidonville, mais les processus qui y ont éclos. 


Gouvernés par bêtise et lâcheté, les acteurs publics parviendront demain mardi à faire disparaître le bidonville de la Folie, non la réalité, non les perspectives d’avenir dessinées depuis des mois ici-même. Aussi, dans quelques semaines, un nouveau bidonville sera-t-il construit non loin de ce terrain. Peut-être qu’alors les acteurs publics s’en remettront à l’évidence : que la violence est une impasse, meurtrissant les personnes, cassant les processus d’intégration de celles-ci, pérennisant le bidonville dans sa forme la plus déplorable.
Demain mardi 5 août, au petit matin, nous serons présents sur le terrain de la Folie pour constater les dégâts, et pour rappeler aux responsables de ceux-ci qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir.




Contacts : Sébastien Thiéry - 06 12 34 70 28 / Ramona Strachinaru : 06 81 80 67 29

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