A Grigny, nous gagnerons la mise en oeuvre d'un projet de stabilisation temporaire des familles occupant le terrain de la Folie. De récentes paroles du Maire en attestent : publiquement fut récemment affirmé que nulle expulsion n'aurait lieu avant la fin de l'année scolaire ; publiquement fut récemment annoncé que la Mairie s'avérait favorable à la mise en oeuvre d'un projet d'insertion. Un mois durant, nous avons construit dans le bidonville, et rencontré simultanément les acteurs publics susceptibles d'accompagner la Mairie dans cette bonne voie. Un mois durant, nous avons consulté les familles, relevé par écrit leur désir de vivre et de travailler ici. Forts de l'enthousiasme que nous avons rencontré, et forts des perspectives que nous avons vu se dessiner, nous continuerons d'oeuvrer à cette dynamique constructive, jusqu'à ce qu'elle porte enfin ses fruits. Par ce qu'il ne peut en être autrement.
Sur le chantier de la Folie à Grigny, 1e mars Photo Laurent Malone |
Parallèlement, nous entamons le chantier sur la dite "base de vie", projet d'établissement temporaire issu de l'action que nous avons conduite à Ris-Orangis. Alors que nous inaugurions l'Ambassade en décembre 2012, les pouvoirs publics s'affichaient résolument hostiles à toute issue dérogeant à la règle de l'expulsion et de la destruction. Nous avons continué d'oeuvrer, forts de l'enthousiasme rencontré et des perspectives que nous avons vu peu à peu se dessiner. Nous luttions pour que chacun en finisse avec la terreur de l'éloignement. Nous avons failli : seules 38 personnes sur 150 en réchappaient, voyant la perspective se dessiner tout à la fois d'une régularisation et d'un établissement temporaire sur le territoire de Ris-Orangis. Aujourd'hui, presque un an après la destruction de la Place de l'Ambassade, elles s'avèrent sorties d'affaire : effectivement régularisées, contrats de travail en poche. Reste que leur établissement temporaire demeure rudimentaire s'il en est : une lame du bitume flanquée de 12 Algecos, le tout aux confins de la ville. Nous avons alors proposé au Conseil Général d'accompagner la transformation de cet espace jusqu'à ce qu'il s'avère, aux yeux des familles d'abord, et de tous les acteurs concernés ensuite, d'une qualité manifeste.
Aussi débutons-nous ce chantier ce week-end, avec un horizon crucial : faire la démonstration qu'ici même et malgré tout, une urbanité à la qualité manifeste peut éclore. Aussi, ouvrons-nous ce chantier au public, actif autant que faire se peut, afin qu'ensemble nous construisions sur "la base de vie" jusqu'à lui faire changer de visage et de nom. Horizon crucial pour celles et ceux qui n'ont pas la chance d'être sortis d'affaire : telle démonstration doit faire école pour qu'ailleurs en général, et à Grigny en particulier, cessent les destructions, et s'activent de nouveaux projets de construction. Parce qu'il ne peut en être autrement.
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