Le 29 mars dernier, le Maire de Ris-Orangis signait l'Arrêté municipal n° 2013/147 qui allait faire se précipiter trois jours plus tard les pelleteuses sur le bidonville dit de la "Nationale 7", renommé par nos soins "Place de l'Ambassade". Le 14 mars prochain, soit moins d'un an plus tard, nous publions Considérant qu'il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir, ouvrage dans lequel, in extenso, est reproduit cet arrêté. Ainsi s'agit-il de rendre public un acte nous engageant collectivement, puisque signé par un élu de la République. Ainsi s'agit-il de donner ce texte de 8 pages à lire, à scruter, à comprendre autant que faire se peut, exercice démocratique fondamental puisqu'il s'agit bien de saisir ce qui s'énonce en notre nom. Tel exercice nécessite, par définition, culture de la plurivocité en opposition à ce que ce texte porte de sens unique. Nous avons alors adressé cet Arrêté municipal à trente auteurs en leur proposant de le "traduire" dans leur propre langue. Le résultat est peu commun : philosophes, architectes, poètes, artistes, traducteurs, et autres metteurs en scène brisent l'édifice, et l'ouvrent à une prise multiple, joyeuse, rageuse, sensible, ou encore clinique. Le résultat est peu commun : ce texte a priori conçu pour ne pas être lu nous apparaît, à la force des 320 pages qui composent cet ouvrage manifeste, comme monument de notre misère politique contemporaine, condensé de tous nos abandons. Telle lecture produit alors comme un appel à toutes les ripostes non seulement possibles mais nécessaires.
Le livre est en pré-vente sur le site de Post-éditions, toute nouvelle maison qui fait non seulement preuve de courage mais de talent, et qui ouvre ainsi un catalogue promis à grand avenir. Pour l'accompagner dans telle aventure, ne pas hésiter à acheter le livre dès aujourd'hui : à 14 euros jusqu'au 14 mars - livré cette date au plus tard -, date de sortie en librairie où il sera vendu 17 euros. Se rendre directement ici. Ou télécharger et renvoyer le bulletin ci-joint.
PS : Dans le même temps, dans un autre espace certes mais sous les mêmes cieux politiques, sort le numéro 2 du Journal des Jungles réalisé en collaboration avec la Plateforme de Service aux Migrants (PSM) et le laboratoire de recherche "Design Information Ville et Société" (voir ici) de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD). Notamment à partir de la collecte des voix étouffées des dits "migrants", et leur publication au revers de ce journal grand format, comme une affiche frappée en particulier de l'une de ces paroles inouïes : "I'm here, so hear me". Une autre manière de rendre visible l'invisible, à l'égal de l'Arrêté municipal de Ris-Orangis, texte inouï s'il en est.
Journal des Jungles. Photos : Afrouz Razavi |
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