mercredi 9 janvier 2013

Zéro

Dès 9h ce matin, Adelina, Denisa, Rebeca, Ionela, Darius, Simion, Rémus, Gheorghe, Samuel, Medalion, Alex et Vandam ainsi que leurs parents et le collectif des Rissois se sont installés à deux pas du cabinet du Maire, dans une anonyme salle de réunion transformée pour l'occasion en pétillante salle de classe. Le talent de quelques riverains a permis que s'improvise des séances de dessin, de chant, de jeux en tout genre. Le talent des conseillers du Maire a permis que ce dernier daigne recevoir les familles à 15h30, soit 6h30 de dessins plus tard.

Pendant que l'on dessinait des écoles avec les enfants, le Maire et ses conseillers peaufinaient une copie d'un niveau extrêmement bas. L'exposé du Maire, manifestement bâclé, s'est en effet ouvert de manière complètement lamentable : "Je ne peux instruire n'ayant à ce jour pas reçu de dossier de demande de scolarisation". Elève pas sérieux : des dossiers avaient été déposés à trois reprises depuis la rentrée auprès des services dits compétents, et une dernière fois il y a un mois exactement. Elève étourdi : quelques heures plus tôt, le Maire s'était fendu d'un communiqué à l'AFP dans lequel il indiquait détenir les dossiers puisqu'il déplorait le fait que ceux-ci n'étaient pas complets. On souligna combien cette entrée en matière était ni faite ni à faire. On lui répéta que, d'ailleurs, seul l'état civil des enfants suffisait à engager la procédure de scolarisation. Elève dissipé, n'écoutant pas.

Un fragment de lucidité sans doute lui fit oser un autre chemin, et entreprendre un point 2, presque aussi lamentable que le point 1, condamnant l'ensemble au zéro pointé. Alors que les leçons précédentes sur l'inconditionnalité de l'accès à l'école avaient été rabâchées, et que la Ministre Pau-Langevin avait en septembre dernier rédigé trois circulaires afin que soit inculqué ce principe de droit inconditionnel à tous les récalcitrants, le Maire se permit d'avancer que la scolarisation ne pouvait être envisagée faute de domiciliation des enfants à Ris-Orangis. Voilà de quoi désarmer le corps enseignant, et l'obliger à conclure à l'attitude parfaitement désinvolte, si ce n'est totalement méprisante.

Nous avons pris acte mais, ne pouvant nous résigner à l'idée que les lois de la République soient aussi radicalement piétinées, nous nous sommes convaincus qu'il fallait, dans l'orde : lancer une pétition (à partir de demain sur Internet) ; rendre compte de cette faute grave commise par un élu devant la République jusqu'auprès des organisations compétentes pour en juger ; et revenir dans une semaine pour obtenir que ces douze enfants connaissent enfin l'école autrement qu'en dessin.


NB : Pendant ce temps, le PEROU a poursuivi son chantier "toilettes sèches". Demain jeudi nous nous retrouvons à une douzaine sur le terrain, avec enthousiasme et détermination, pour parfaire ces constructions. Quiconque veut passer donner un coup de main est le bienvenu.
















Dessine moi une école, à la Mairie de Ris-Orangis
Crédit photo : Jean Larive / http://jeanlarive.com
Davantage de photos sur le site du Parisien ici

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