Aujourd'hui, nous avons soigné la frontière entre la ville et le bidonville, altérant ainsi leur séparation, et poursuivant le but que nous nous sommes fixés depuis le début : prendre ici position pour créer l'articulation avec l'ailleurs, faire s'agencer ces deux corps pour qu'ils n'en constituent plus qu'un seul augmenté. La frontière que nous avons soignée aujourd'hui est un seuil. Le monde entier est invité à la franchir. Ici et maintenant, comme le chuchote l'Ambassade, nous avons les moyens d'accueillir toute la beauté du monde.
Lundi, en chocolat, nous chercherons des oeufs. C'est le monde entier que l'on souhaiterait rencontrer alors Place de l'Ambassade car, qu'on se le dise, nous aurons assez d'oeufs pour tout le monde. Puisque nous avons planté des fleurs sans doute, la police nationale est passée nous voir aujourd'hui. L'un des gradés nous a informés du fait que lundi, si nous avons l'intention de chercher des oeufs par ici, nous trouverons un arrêté municipal d'expulsion. Un lundi de Pâques, n'est ce pas merveilleux comme date pour annoncer aux familles que l'errance doit reprendre ? Il y a là sans doute une frontière, entre ceux qui envisagent cela et nous autres. Puisque nous sommes d'infatigables péruviens, nous continuons de croire que même cette frontière là peut s'altérer.
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