Jeudi dernier, il y eut tout un chapitre au Conseil Municipal de Ris-Orangis consacré à la dite "question Rom". Saisi de la chose par une question écrite, le Maire a rappelé qu'une Commune ne pouvait seule répondre à la situation, parole sage ô combien, mais parfaitement inutile étant donné qu'il ne se trouve pas une seule âme ici-bas pour prétendre le contraire. Le Maire a en outre insisté sur sa volonté que l'apaisement gagne enfin les esprits, parole ô combien nécessaire tant les deux tracts distribués sur les marchés de Ris-Orangis ce samedi matin rendent compte de la perte de sang froid de quelques uns (lire plus bas les deux grands morceaux de poésie en question). La controverse ainsi nourrie n'a que faire de ce qui effectivement a lieu. Elle se poursuit hors sol, à l'endroit où se livrent les misérables joutes partisanes, comme à l'endroit, souvent concomitant, où pullulent les fantasmes dont la publication reste, dans la République qui est la nôtre, passible de poursuites en pénal.
Alors, il est tout à fait dommageable que ces excités là, que le Maire désignait donc jeudi comme les ennemis de toute espèce de réponse sereine et apaisée, ne se soient pas déplacés jusqu'au coeur du dit "problème" après le marché. Place de l'Ambassade, ceux qui s'alarment légitimement de la présence des rats auraient, avec jubilation sans doute, décompté un à un les cadavres de rongeurs paniqués par les coups de pelles et de pioches donnés par notre armée d'une trentaine de valeureux nettoyeurs du dimanche, compagnons d'Emmaüs de Longjumeau y compris. Emportés par l'énergie et l'enthousiasme de cette équipée, et stupéfaits sans doute par la détermination des femmes du bidonville à lui prêter main forte - quel numéro de Radika et Eugénia ce matin, les deux anciennes du bidonvilles, les pieds tant et si bien plantés au beau milieu de la montagne de déchets, qu'elles la firent vaciller ! -, ils auraient nécessairement pris part à l'opération hors norme : en une journée, 500 sacs de 100 litres, soit 50 000 litres de merdes en tout genre évacués. Cerise, ils auraient partagé le couvert dans l'enceinte de l'Ambassade, et goûté ainsi à l'incroyable cuisine de Toinette. Il est fort à parier qu'ils seraient revenus demain, dès 10h, pour en remettre une couche dans la joie et la bonne humeur.
Dans l'effort, ces acharnés de la "solution" par la pelleteuse auraient eu le loisir de discuter avec les uns et les autres, et de comprendre que personne ici-même ne rêve de voir le bidonville se pérenniser, ce à quoi contribue précisément la pelleteuse qui ne fait que se reproduire telle situation, quelques mètres plus loin il est vrai. Ils auraient appris qu'ici-même nous pouvons mobiliser enfin tous les acteurs publics, bien au delà de la seule Mairie, pour faire la démonstration qu'une sortie du bidonville par le haut est envisageable : le Conseil Général en a fait le voeu par lettre écrite au Préfet lundi dernier ; le Ministère de l'Egalité des territoires et du logement, par l'entremise du PUCA, s'est engagé à prendre part au chantier par sa décision en date du 12 décembre 2012 ; la Délégation Interministérielle à l'Hébergement et à l'Accès au Logement s'est dite déterminée à s'engager dans le processus lors de notre réunion en date du 21 décembre ; lors d'une conversation téléphonique en date du 26 janvier que nous avons eu avec lui, le député Thierry Mandon s'est dit tout à fait favorable à la réunion de l'ensemble des acteurs concernés autour d'une table pour enfin travailler ; il n'est aujourd'hui que le Maire pour refuser de ne plus être seul face à la question, alors que lors de notre rendez-vous en date du 25 janvier il avait fait part de son désir d'entrer en projet avec le PEROU. Ces excités qui ne l'auraient donc plus été en apprenant tout ceci auraient définitivement compris qu'ici-même nous prenons soin de l'espace, et ainsi des personnes dont on parle beaucoup mais auxquelles on a pris l'habitude de ne pas parler. Ainsi, auraient-ils saisi que ces citoyens européens rêvent d'habiter avec nous, et avec eux par là même, dans la sérénité et l'apaisement.
Radika et Eugénia à l'oeuvre |
L'oeuvre de Rodika et Eugénia, et de quelques autres... |
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