lundi 14 janvier 2013

Au sujet de la réponse du Maire Stéphane Raffali

Stéphane Raffali, Maire de Ris-Orangis, a répondu le 4 janvier à la lettre que je lui ai adressé le 28 décembre. Ci-dessous, voici reproduite cette réponse. 







Revenir sur les mots du Maire à l'endroit du PEROU et des personnes qui se mobilisent pour la mise en oeuvre de son action ne sert à rien. Néanmoins, on peut affirmer qu'avec le Maire nous nous opposons à toute action "impressionniste" qui ne sache dépasser "le stade de l'émotion", et c'est pourquoi nous nous opposons à la poursuite des actions d'expulsion et de destruction des bidonvilles qui "créent une émotion mais n'ont aucune efficacité réelle au fond".

S'attarder sur les quelques mensonges distillés dans ces lignes n'a pas grande utilité non plus bien que, sur la question précise du ramassage des déchets, une piste constructive puisse en être tirée. Alors, rappelons que les agents communaux n'ont pas traité "plusieurs tonnes d'ordures", mais sont passés le lundi 16 décembre vers 10h du matin ramasser les quelques sacs que le dimanche nous n'avions pas eu le temps de déposer dans les déchèteries voisines et que les riverains allaient venir ramasser à midi. L'effort citoyen aurait donc suffit, sur ce cas précis. Mais le Maire a raison de déplorer que des agents communaux aient dû être diligentés pour ce faire, comme nous déplorons que des citoyens continuent de le faire aujourd'hui. Aussi, et demande lui a été faite à plusieurs reprises, il est urgent que la Communauté de Communes, dont c'est la compétence, soit enfin saisie par le Maire, dont c'est le rôle. Il est raisonnable de penser que si "la situation de ces bidonvilles présente un caractère d'insalubrité et de dangerosité avéré", c'est avant toute chose parce que ces familles n'ont aucune possibilité de se débarrasser de leurs déchets. Il est raisonnable de conclure que mettre en oeuvre le ramassage est la réponse la plus constructive qui soit pour faire face à ce qui inquiète chacun d'entres nous. 

Pour le reste, il me faut rappeler que personne n'a fait injonction à la Commune de Ris-Orangis de résoudre la vaste question des bidonvilles, ni même de trouver une solution à la situation désignée par l'action du PEROU. Encore une fois, notre démarche est élémentaire : rappeler à chacun des acteurs publics les droits qui prévalent dans cette République, comme par exemple à la Mairie la nécessité de scolariser les enfants séjournant sur son territoire (voir, au delà des innombrables textes cités dans ce blog, l'arrêté du 6 août 1966), le devoir de ne pas expulser et jeter les familles dans une situation pire que celle dans laquelle elles se trouvent (voir entre autres l'article 19 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne, la décision 2011-625DC du Conseil Constitutionnel du 10 mars 2011, ou encore la décision Société Cofinco c. France de la Cour Européenne des Droits de l'Homme du 12 octobre 2010), et le cas échéant le devoir de poursuivre tout citoyen incitant à la haine raciale en faisant circuler des tracts visant une minorité ethnique. 
Ceci étant dit, le PEROU partage totalement l'analyse du Maire sur les moyens modestes et les compétences réduites d'une Commune de 28 000 habitants, et sur la nécessité de mobiliser tous les acteurs publics concernés par la situation. C'est ce à quoi s'emploie en ce moment même le PEROU qui, sollicitant le Conseil Général, la Région, l'Etat, et l'Union Européenne, souhaite effectivement que les autorités nationales comme internationales s'engagent pour inventer des réponses à la hauteur des situations qui "interrogent avec brutalité notre pacte républicain". Ainsi, nous ne pouvons que saluer la justesse de la motion votée par le Conseil Municipal du 20 décembre dernier. Alors, puisque nous sommes d'accord sur le fond d'une question aujourd'hui sans réponse et qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs publics à chacun des degrés du feuilleté institutionnel, rien ne doit désormais s'opposer à une rencontre de travail entre le PEROU et la Mairie de Ris-Orangis, rencontre qui doit permettre qu'avec raison nous nous engagions collectivement dans une logique constructive. Ainsi, s'agit-il de faire école sur le territoire de Ris-Orangis, et faire démonstration qu'une autre politique est possible, "volontaire et humaniste". 


1 commentaire:

  1. " Quand les hommes politiques accusent les autres de faire de la politique, c'est assez génial, en démocratie ! Quand ils dénient la réalité des actions effectivement menées sur ce site depuis plusieurs mois, leur restent ces arguments de fallaces pour des enjeux de pouvoir. Ce maire montre une pauvre petite commune submergée dans la mondialisation - vrai mythe - où dans le même temps le bulletin municipal affiche une opulence de travaux pour un stade d'ambition nationale, une salle de concert, un cinéma 3D, une piscine toute neuve, des constructions nouvelles sur des quartiers entiers, etc...
    Trouver l'erreur, le trou dans ce jeu de taquin : c'est l'argent, et les choix de sa redistribution ; ce n'est rien d'autre au bout du compte que des choix d'investissements psychiques, et lorsqu'on est un peu éclairer sur ce qui les motive...

    Durant cela, la misère ronge les corps et les esprits refoulés dans les "alentours". A l'armée, il y a une corvée : "nettoyer les abords"...
    La police adore ça : c'est son métier. Se tourner vers elle est réflexe, chez les normopathes.

    Mais on voit ça déjà dans toutes les peintures de la "société" dès l'Antiquité. Voilà aujourd'hui le dernier "tableau clinique" d'une société "humaine", c'est-à-dire structurellement normopathique ; il est Rissois. Style bateau qui ne fera pas école en l'état.

    C'est... pathétique.

    Ne cédons pas à cette médiocrité.

    J.P.J."

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