C'est un homme qui m'a appelé à 10h30 ce matin. La porte d'entrée de sa baraque a été enfoncée. Sa femme, alitée, souffrant d'arthrose et de complications diverses, sous traitements médicamenteux, a été tirée hors de chez elle, dans la boue. L'homme d'expliquer aux policiers ici diligentés par la préfecture qu'elle était malade. Ceux-ci de répondre : "On s'en fout". Il s'agissait ainsi, pour ces dites forces républicaines - une vingtaine au total - , de la soumettre à un "simple" contrôle d'identité.
Résultat des courses : distributions d'OQTF à 3 personnes parmi les 120 vivant ici. Mais il se pourrait que dans les jours prochains les services policiers de notre République viennent parfaire le travail, pour en distribuer autant qu'ils le peuvent, imagine-t-on aisément.
L'OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) est une fatalité pour des "touristes" qui n'ont qu'un droit de séjour de 3 mois s'ils ne peuvent faire la preuve de "moyens de subsistance suffisants". C'est une fatalité pour les Européens Roumains et Bulgares, Roms ou pas Roms : le statut spécifique qui est le leur - soumis au dit "régime transitoire" - les empêche de trouver du travail, sauf à entreprendre des procédures complexes, longues et coûteuses, y compris pour l'employeur, et à viser des travaux bien spécifiques. En Europe, dix pays continuent de traiter de la sorte ces ressortissants qui ont pourtant intégré l'Union Européenne en 2007. Ce statut est explicitement justifié par la nécessité d'éviter le fameux "appel d'air". Discours scabreux sur une chair humaine censée dominée par une basse mécanique des fluides, ou dirigée par l'instinct brutal du rat se précipitant sur le bout de gras dès lors que celui-ci est sorti. Outre la France, ces pays sont : la Belgique, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, Malte, le Royaume-Uni, l'Autriche. Ce statut est censé prendre fin en France le 31 décembre 2013. Annotation à la pensée bas-du-front-commune : nous n'avons peut-être pas les moyens d'accueillir toute la misère du monde, mais encore moins les moyens de terroriser et expulser toute la misère du monde. Peut-être même pourrions nous trouver quelques moyens d'en rentabiliser la présence, tant qu'à faire.
Des détails au sujet du régime transitoire ici : http://www.questionsdetrangers.com/droits-et-devoirs-administratifs-des-roumains-et-des-bulgares-en-france-et-consequeces-du-regime-transitoire/
Le calme essaie de revenir sur le bidonville. Le travail de mise en marche du projet PEROU se poursuit : on prend des mesures à l'instant même pour déterminer exactement les plans et l'emplacement de l'ambassade qui sera inaugurée le 22 décembre. Le chantier débute dès samedi avec de nombreux habitants de Ris-Orangis pour évacuer les amoncellements de déchets. Il se poursuit tous les jours, dans une ambiance somme toute chaleureuse. Venez nombreux, c'est rafraîchissant en ces temps obscurs.
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